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Ecole de la Foi de Sainte Marie des Vallées

30 mai 2010

Préparation séance 9

CHANTER

Au cœur de ce monde, le souffle de l’Esprit fait retentir le cri de

la Bonne Nouvelle

!

Au cœur de ce monde, le souffle de l’Esprit met à l’œuvre aujourd’hui des énergies nouvelles !

Voyez ! Les pauvres sont heureux : ils sont premiers dans le Royaume !

Voyez ! Les artisans de paix : ils démolissent leurs frontières !

Voyez les hommes au cœur pur : ils trouvent Dieu en toute chose !

Voyez ! Les affamés de Dieu : ils font régner toute justice !

Voyez ! Les amoureux de Dieu : ils sont amis de tous les hommes !

Voyez ! Ceux qui ont foi en Dieu : ils font que dansent les montagnes !

Voyez ! Le peuple est dans la joie : l’amour l’emporte sur la haine !

Voyez ! Les faibles sont choisis : les orgueilleux n’ont plus de trône !

Voyez ! Les doux qui sont vainqueurs : ils ont la force des colombes !

Ecole de la Foi, Ste Marie des Vallées

9e Rencontre, le 19 juin 2010

L’ESPERANCE : « NOUS ATTENDONS TA VENUE DANS LA GLOIRE »

Dernière rencontre : merci de préparer un bilan de l’année, ce qui a été positif, ce qu’il faudrait améliorer.

SAVOIR

-          Dans le « Je crois en Dieu », quelles sont les phrases qui nous parlent de l’Avenir vers lequel nous allons ?

-          Dans le « Notre Père » quelles phrases nous tournent vers cet Avenir ?

-          Vers quelles directions est orientée l’année liturgique ?

-          Et l’Eucharistie ?

-          Quelles sont les deux dernières lignes de la Bible ?

LIRE

Lettre de Paul aux Romains, ch. 8 en entier.

Evangile de Mathieu, ch. 25 en entier.

1ère lettre aux Corinthiens, ch. 15 en entier.

REFLECHIR

A la lumière de la résurrection de Jésus, comment comprends-tu ce que sera notre propre résurrection ?

Saint Paul nous dit que nous sommes déjà ressuscités avec le Christ (Col 3,1). A ton avis, qu’est-ce qui en nous est déjà la résurrection déjà commencée ?

Comment comprends-tu la Communion des Saints ?

Comment dirais-tu ta foi par rapport à l’aboutissement de l’Histoire ? Et tes questions ?

« Qu’elle aide le monde ou qu’elle reçoive de lui, l’Eglise tend vers un but unique : que vienne le règne de Dieu et que s’établisse le salut du genre humain » (Gaudium et Spes n° 45)

Comment comprends-tu cette phrase du Concile ?

Par quelles articulations, par quelles interférences, le Monde et l’Eglise (ex : paroisse et commune, église et peuple de France…) peuvent-ils s’ouvrir mutuellement au Royaume ? Et si les Béatitudes nous indiquaient un chemin ?

PRIER

Il viendra,

Un soir où nul ne l’attend plus peut-être.

Appelé par son nom,

Quelqu’un tressaillira.

Au cœur sans mémoire, qu’un temps soit accordé pour qu’il se souvienne.

Il viendra

Un matin pareil à celui-ci peut-être.

A l’Orient devant Lui

Le ciel s’embrasera.

Au pauvre allez dire que tout s’accomplira

Selon sa promesse.

Il viendra

Un soir où rode le malheur, peut-être.

Ce soir-là, sur nos peurs,

L’amour l’emportera.

Criez à tous les hommes que rien n’est compromis

De leur espérance.

Il viendra

Un soir sera le dernier soir du monde.

Un silence d’abord,

Et l’hymne éclatera.

Un chant de louange sera le premier mot

Dans l’aube nouvelle.

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30 mai 2010

8ème rencontre L'éthique chrétienne

Ecole de la foi

8ème rencontre : Ethique chrétienne ou « Vivre une vie nouvelle »

F     Mai 1968 : « il est interdit d’interdire » Remise en cause de

la morale. L

’Eglise est, elle aussi, touchée. Exemple en France : Mouvement « Echanges et dialogue » -> des prêtres demandent le doit de se marier, de travailler, de faire de la politique et du syndicalisme…

Autrefois, la morale était une matière essentielle de l’enseignement donné aux prêtres : sacrements (confession, mariage, discipline sacramentelle…), morale fondamentale et morale particulière (familiale, sociale…) Après 1968, tout s’est effondré. Il n’y a plus de moralistes.

F     Interrogations liées aux sciences et aux techniques

« Avec ce que nous savons faire, qu’avons-nous le droit de faire ou de ne pas faire ? »

Comités éthiques

Commission Nationale Informatique et Libertés (1978)

Haute Autorité de l’Audiovisuelle (1982) devenu le CSA

Comité Nationale de Bioéthique (1983)

Commission des Opérations de Bourse (1990) devenue Autorité des Marchés Financiers…

Extension à la finance, aux affaires, investissements socialement responsables, développement durable…

Des philosophes, comme Emmanuel LEVINAS, ont remis au centre de la pensée la question éthique : « la rencontre du visage d’autrui constitue pur chaque homme un impératif de responsabilité illimité ».

On a récusé la morale pour retrouver l’éthique. La mutation du vocabulaire traduit un changement de problématique : l’interdit est désormais perçu comme un élément dans un ensemble complexe.

Devenir humain ou l’éthique dans la monde

La question éthique se pose à toute société humaine indépendamment de la question religieuse.

Tous les hommes au titre de leur humanité vivent dans un champ éthique structuré.

Cf. X. Thévenot page 12

Quelles sont les polarités de ce champ éthique ?

F     Chaque être humain est doté d’une liberté de conscience et d’une responsabilité inaliénables. Doivent être respectées et promues.

F     Tous les hommes sont appelés, ensemble et chacun personnellement, à devenir humains, dans toutes les dimensions de ce terme. Cela passe par la définition de droits et de devoirs vers lesquels tout homme et toute société va s’efforcer de tendre.

La déclaration universelle des droits de l’homme et celle des droits de l’enfant sont de belles expressions de cet horizon illimité.

Chacun doit faire des choix et agir de manière à rester et à devenir humain, avec les autres hommes. Cela suppose de mettre en œuvre des capacités de discernement, d’inventivité, de courage. Ce sont des chemins difficiles où les hommes se montrent capables du meilleur et du pire.

Il existe un ensemble complet d’instances éthiques qui encadre ces chemins individuels :

  1. Principes constitutifs de l’humanité, à la racine de toute culture (« le droit naturel ») :

-          Interdits fondamentaux du meurtre et de l’inceste,

-          Règles élémentaires du don et du contre-don,

-          Evidence qu’on ne doit pas faire aux autres ce qu’on ne voudrait pas qu’ils nous fassent

-          Fiabilité de la parole…

2.      Arsenal des lois écrites  et orales et des coutumes de toutes sortes qui organisent une normalité de comportements

3.      Ensemble des autorités grâce auxquelles une société assure une régulation éthique :

-          Législatives et réglementaires -> établissent l’ensemble des règles qui guident les hommes

-          Judiciaires -> apprécient et sanctionnent les comportements concrets en fonction de la législation et de l’équité

-          Policières -> par coercition, maintiennent l’ordre et appliquent les peines décidées par les instances judiciaires

-          Educatives -> par formation du jugement, essaient d’induire des comportements tournés vers ce qui est juste, beau et bon

-          Religieuses -> avec leurs spécificités propres, œuvrent dans le même sens

-          Culturelles –> mettent en évidence des personnages, des œuvres d’art, des livres, des films, des pièces éveillent et affinent le désir qui est au cœur de chaque homme dans une société

-          Professionnelles -> dotent chaque profession d’une déontologie propre.

2 considérations :

ð     le champ éthique d’une société humaine, modelé par le génie particulier d’une culture, est prodigieusement riche et complet

ð     c’est la rencontre de Dieu et de l’homme qui se joue là : l’ES œuvre dans le cœur des hommes, « les associant d’une manière que Dieu connaît, au mystère pascal » (G.S. 22, 5). Paul l’avait déjà souligné en d’autres termes : Rm 2, 14-16

Vivre en disciple de Jésus ou l’éthique dans l’Eglise

Dans la société, l’éthique est une réalité valorisée, perçue comme ouverte et nécessaire à l’humanisation de l’homme.

Paradoxalement, dans le même temps, discours éthique de l’Eglise trop souvent entendu de façon étroite (le préservatif, l’avortement, l’euthanasie…)

è    simplification des medias

è    Chrétiens trop rares à montrer l’ensemble des dimensions constitutives de l’éthique chrétienne

Pourtant, des théologiens œuvrent depuis de longues années pour rappeler toutes les dimensions de la voie de sainteté et de liberté sur laquelle le baptême place les chrétiens. En particulier : Xavier Thévenot et Paul Valadier.

Quelles en sont les principales dimensions ? Nous en évoquerons 9.

1.    Libres sujets

Sujet de l’éthique chrétienne = personne humaine

è    la personne qui écoute, qui désire le bonheur, qui est  libre, qui cherche son chemin, qui dit « oui », qui dit « non », qui se risque, qui se trompe, qui quelquefois tombe, reste à terre ou se relève, et se réoriente, qui fait des choix et qui ainsi devient libre, construit un itinéraire de vie et s’ouvre, en aimant, à l’amour dont Dieu aime.

Jésus : a jugé cette liberté si précieuse qu’il l’a touchée

-          en se liant d’amour avec elle,

-          en lui parlant tantôt avec douceur, tantôt avec force,

-          en livrant sa vie pour elle.

è    nous enseigne que la liberté de l’homme, image de Dieu, est inaliénable

è    seule la relation qui passe par l’amour et la parole peut toucher une liberté et la faire naître et grandir tout en la respectant absolument.

2.    Pour la sainteté

Se faisant, un horizon immense est ouvert au chrétien : le disciple de Jésus n’est pas appelé à mener une existence simplement honorable. Un appel illimité lui est adressé :

« Tu aimeras la Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Et tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Mc 12, 29)

« Vous avez été sanctifiés, soyez saints » (1 Co 1, 2)

« De même que celui qui vous a appelés est Saint, devenez saints vous aussi, par toute votre conduite » (1 P 1, 15)

« Dieu nous a élu en lui pour que nous soyons saints et immaculés en sa présence, dans l’amour » (Eph 1, 4)

« La volonté de Dieu, c’est votre sanctification » (1 Th 4, 3)

Le disciple de Jésus n’est appelé à rien de moins qu’à la perfection de l’amour, à la sainteté -> répondre sans mesure, par des voies humbles ou éclatantes, à l’amour sans mesure dont Dieu l’aime et dont il aime tous les hommes.

3.    Puisque l’esprit est votre vie

  1. Tout homme, au fond de lui, désire cette aventure de la sainteté : il a dans son cœur, quelque fois ensablé, le secret désir d’être aimé et d’aimer sans mesure, et de vivre une vie belle en la livrant à cet amour.
  2. Devenu disciple de Jésus, l’homme a reçu l’ES. Qu’est-ce que cela signifie ? L’ES :

F     crie en lui « Abba, mon père chéri »

F     allume en lui l’amour de Dieu

F     s’enlace à son esprit pour lui faire discerner ce qui est le meilleur, ce que Dieu désire

F     il oint sa liberté pour la faire souple et forte

  1. Le disciple de Jésus peut entendre avec joie l’appel à être saint : son désir profond est comblé et la grâce de Dieu opère en lui

4.    Le chemin de la vie... et ses cas de conscience

Chemin de la sainteté = chemin de la vie ; il n’y en a pas d’autre.

Or, ce n’est pas un chemin simple :

-          nombreux carrefours où les routes se croisent sans qu’on sache trop quelle est la bonne (ou les bonnes)

-          passages sans routes ni chemins, espaces ténébreux ou escarpements à première vue infranchissables

-          maladie, chômage, alcool, drogue peuvent envahir notre maison ou s’emparer de notre être

-          guerre ou terrorisme

è    conflits de devoirs quelquefois déchirants

è    chercher son chemin en son âme et conscience, refuser l’irrecevable, discerner le meilleur ou le moins mauvais, risquer le possible quelquefois de façon très onéreuse

L’Eglise a toujours su qu’un itinéraire éthique est parsemé de « cas de conscience »

è    mise en œuvre de capacités de discernement, de liberté, de courage, de patience qui ne s’acquièrent pas en un jour mais sont le fruit d’une longue croissance en humanité.

è    Parfois, des moments cruciaux réveillent brutalement une conscience somnolente…

5.    Fragilités et blessures

Epreuves : révèlent de nouvelles dimensions du sujet libre : il n’est pas seulement limité, il est aussi blessé. Il y aen lui des instincts grégaires, des réflexes de peur, de survie à tout prix, de violence…

Vices : handicapent l’homme, quelquefois gravement

Chacun peut vérifier en lui-même les paroles de Paul

Cf. Paul Rm 7, 15-25 (à lire)

è    le disciple de Jésus peut choisir ce qu’il ne voulait pas ; ou laisser le monde ambiant déterminer ses jugements et ses comportements

è    l’ES nous est donné aussi pour nous guérir de l’intérieur : assouplir en nous ce qui est rigide, rendre droit ce qui est faussé, réchauffer ce qui est froid, guérir ce qui est blessé

6.    Interdits et commandements

Interdits et commandements = aiguillons de l’histoire d’Israël :

-          Décalogue dans l’expérience du désert

-          Code de l’alliance au cours de la sédentarisation,

-          Code du Deutéronome pour l’urbanisation, la royauté et le prophétisme

-          Code pour le temps de l’Exil et l’époque perse

è    expression de la vérité de l’amour de la part de celui qui commande et de celui qui obéit.

è    Continue à retentir dans le régime de grâce instauré par Jésus : « comme le Père vous a aimé, moi aussi je vous ai aimés : demeurez dans mon amour. Si vous observez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme, en observant les commandements de mon Père, je demeure en son amour » (Jn 15, 10)

Interdits

= paroles fortes, sans nuances ni considérations de détails, comme un écriteau barrant la route :

« Tu n’adoreras rien d’autre que Dieu. Tu ne commettras pas de meurtre. Tu ne voleras pas. Tu ne porteras pas de faux témoignage. Tu ne commettras pas d’adultère ».

Sociologues / anthropologues (Lévy-Strauss) : les interdits du meurtre et de l’inceste sont à la base de toute civilisation humaine

Psychanalystes (Lacan) : rôle de s interdits pour que le petit enfant soit délogé de ses fusions originelles et aventuré dans une existence de sujet autonome

ð     importance du décalogue à la naissance du peuple de Dieu : par ses interdits, Dieu arrache son peuple à sa gangue d’inconscience et de servitude ; il le fait naître.

Psychologues : les interdits sont finalement ce qui est le plus libérant, parce que le plus respectueux de la liberté de l’homme : ils ne disent pas ce qu’il faut faire. Ils disent seulement ce qu’il ne faut pas faire. Ils interdisent le mal. A l’homme d’ouvrir son chemin.

Pour qu’il puisse inventer ce chemin, des commandements sont donnés, qui ne sont pas des interdits mais des ouvertures :

F     certains dans le décalogue : « honore ton père et ta mère » « sanctifie le jour du Sabbat »

F     ceux qui parsèment le Pentateuque (cf. entre autres Deutéronome chapitres 12 à 30)

F     ceux qu’on trouve dans les Evangiles : « Que ton oui soit oui, que ton non soit non », « pardonne 70 fois 7  fois », « quand tu veux prier, entre dans ta chambre et ferme la porte »…

F     lettres de Paul « portez les fardeaux les uns des autres » « que chacun dise la vérité sur son prochain » « soyez respectueux de toute autorité humaine »

F     l’Eglise : participez à l’Eucharistie avec vos frères chaque dimanche ; célébrez le sacrement de réconciliation au moins une fois dans l’année ; donnez une part de vos revenus pour les pauvres et pour que vive l’Eglise…

Commandements divers, nombreux, contrastés ; cette multiplicité même fait d’eux un chemin de liberté

But # dicter des conduites, produire des comportements disciplinés

Indiquent à l’homme des chemins de la sainteté à laquelle il est appelé

Indiquent de façon radicale, plurielle, fine -> la liberté en est bousculée, séduite, mise en mouvement

Cf. Psaume 118 : paroles étonnantes qui lient ensemble des mots qu’on croit inconciliables : loi, plaisir, liberté, amour, commandements

Cf. Jésus : « ma nourriture, c’est de faire la volonté du Père et d’accomplir son œuvre (Jn 4, 34) « J’aime le Père et je fais ce qui lui plaît » (Jn 14, 31)

7.    Un frère ou un guide spirituel

Pour chercher le chemin de la justice et de la sainteté, des frères nous sont donnés.

Enseignement et pratique constante de l’Eglise : le chrétien ne peut inventer son chemin tout seul, surtout à certains moments où la situation est complexe et les décisions difficiles

è    invité à s’ouvrir à un frère (autre chrétien, moine, prêtre) de bon discernement et de bon conseil

è    pourra lui parler des problèmes qui se posent à lui,

è    l’autre, par la qualité de son écoute, la pertinence de ses questions et de ses conseils, pourra aider la liberté à s’orienter et à prendre ses décisions

Jésus : rôle d’éveilleur spirituel ; l’homme venu demander « quel est le plus grand commandement ? » « Qui est mon prochain ? » a reçu de la part de Jésus bien plus qu’une solution et les disciples ont appris de Jésus l’importance décisive de tout ce qui sort du cœur de l’homme (Mc 7, 17-23)

8.    Le sacrement de réconciliation

Dans ce sacrement, le chrétien a rendez-vous, en Eglise, avec l’amour de Jésus, avec la miséricorde du Père, dans l’Esprit Saint.

è    vient reconnaître et nommer ses complicités avec le mal

è    vient présenter les fragilités et les blessures de la liberté pour que, si Dieu veut et comme il voudra, il en soit un jour guéri

è    vient entendre la parole qui dit le pardon de Jésus et du Père ; et recevoir l’Esprit qui fait vivre

Permet

è    de replonger son existence dans la grâce native du baptême

è    de vivre son aventure éthique non comme une poursuite prométhéenne de perfection mais comme une réponse d’amour à quelqu’un qui aime le premier, d’un amour plus grand que nos infidélités et que nos fidélités.

9.    Nos frères les saints

Saints (canonisés ou non) = frères aînés

Dans leur vie, Dieu nous procure un modèle

Dans la communion qui nous unit à eux, Dieu nous procure une famille et un appui.

Ces hommes et ces femmes sont des êtres humains avec leurs beautés et leurs fragilités. Certains d’entre eux ont été des pécheurs notoires. Un jour, ils ont été séduits par les horizons infinis du mystère et de l’amour de Dieu. Ils ont pris au sérieux l’appel à l’aimer de tout leur cœur, de tout leur esprit, de toutes leurs forces, et à aimer les humains comme leurs frères.

Dans la situation qui était la leur, ils ont inventé une voie pour livrer leur vie à l’amour de Dieu : François d’Assise, Vincent de Paul, Thérèse de Lisieux…

La grâce de Dieu n’a supprimé en eux ni les limites de l’homme, ni les blessures du « vieil homme ». Mais elle a intégré tout cela dans l’édification de ce chef d’œuvre d’humanité qu’a été leur vie.

Canonisation => désignés à l’attention des chrétiens : conjugaison dans leur vie de toutes les dimensions de l’éthique chrétienne

Sans la charité, tout cela n’est rien -> le vivre en actes, dans l’amour du prochain

Interférences de l’Eglise et du monde

Cf. ce que nous avons dit sur l’interférence de l’Eglise et du monde

a.    Co axialité

Homogénéité ente le champ éthique chrétien et celui qui structure l’humanité :

-          même sujet : liberté humaine, travaillée par son désir de bonheur, servie par son intelligence et sa mémoire

-          même but : construire un devenir humain dans toutes ses dimensions

-          même lieu d’application : circonstances concrètes où l’homme reçoit le défi de rester et de devenir humain

-          même moyen : s’arracher aux enlisements de l’inhumanité et du mal

Eglise = vivier immergé dans l’océan du monde qui la traverse de part en part

è    les chrétiens considèrent l’éthique humaine comme la leur : éthique de « droit naturel »

è    bien des commandements chrétiens assument et mettent en évidence des dimensions éthiques que tout homme peut reconnaître comme constitutives de l’humanité : « Tu ne tueras pas » « Que votre oui soit oui, que votre non soit non »…

b.    Différenciations

Au sein de ce monde, les chrétiens ont reçu une grâce qui les démarque et qui fai de l’Eglise un espace original :

-          ont rencontré le peuple de dieu qui est devenu un peuple de frères, leur peuple,

-          ont rencontré Jésus -> leur révèle le vrai sens de l’existence humaine et sauve l’homme en l’appelant, en mourant pour lui, en ressuscitant pour lui

-          ont nommé l’Autre : Dieu et Père qui nous aime sans mesure

-          ont fait l’expérience de l’Esprit qui répand dans leur cœur l’amour et interpelle leur liberté

-          attendent la venue en gloire de Jésus qui accomplira toutes choses.

è    intègre l’aventure éthique commune à tous dans les relations d’alliance avec Dieu

è    l’affine et l’accomplit

En même temps, ce monde demeure irréductible à l’Eglise : liberté de conscience inaliénable et qui a valeur préalablement à la foi ; postule un espace de viabilité (saine laïcité de l’Etat, séparation entre « for interne » et « for externe »…).

c.    Articulations

Entre le cham éthique du monde et celui qui est propre à l’Eglise, des relations s’établissent :

-          collaboration, convergence ou complicité

-          tension ou opposition.

L’Eglise reçoit du monde, notamment des sciences humaines : philosophie, psychanalyse, ethnologie, économie…

L’Eglise apporte ce qu’elle a reçu des Ecritures, de Jésus, de son expérience historique, du travail de ses théologiens, de l’exemple de ses saints… -> contribue à éclairer l’humanité

Articulation des instances législatives et judiciaires : les chrétiens appartiennent à un pays, à une culture => doivent obéir à se justes coutumes, ses valeurs, ses lois, ses autorités constituées…

De son côté, l’Eglise  a son droit canonique, sa discipline pénitentielle, sa pratique de la miséricorde, sa prédication… Tout cela retentit avec originalité dans le monde.

Dynamiques du monde qui bousculent l’Eglise : mouvements de libération des peuples, naissance de la démocratie, mouvement écologiste, actions humanitaires, commerce équitable…

Inversement, c’est bien souvent à l’initiative des chrétiens que le monde a appris la nécessité et la pratique de l’alphabétisation, du partage des richesses, de l’assistance des humains en danger…

Eglise également amenée à dénoncer les perversions éthiques du monde dans lequel elle baigne : injustices, violences, démagogie, corruption…

La société peut dénoncer les défaillances au sein de l’Eglise : non respect de la liberté de conscience, pratiques racistes, hypocrisie, crimes pédophiles… -> le monde peut provoquer l’Eglise à se convertir comme l’Eglise peut aider le monde à s’arracher à ses pentes mauvaises.

Achèvement = royaume

Gaudium et Spes : « Quelle donne au monde ou qu’elle reçoive de lui, l’Eglise ne cherche qu’une seule chose : que vienne le royaume de Dieu et que s’établisse le salut du genre humain » (GS n° 45)

L’interdit et la tendresse

Il est dans la nature de l’interdit de ne pas être conjugué avec autre chose, et en particulier avec des considérations circonstancielles : le code de la route dit qu’on ne franchit pas un feu rouge ; il s’interdit d’envisager les cas où l’on est bien obligé de le faire.

Celui qui prononce l’interdit doit s’interdire de dire autre chose parce que, dans le champ éthique, personne ne peut jouer tous les rôles. L’autorité qui interdit ne peut se substituer aux consciences à qui elle s’adresse, ni aux législateurs d’un pays qui encadrent les comportements, ni aux éducateurs, ni aux guides spirituels. L’éthique s’ouvre justement dans l’écart entre les instances structurantes. Autrement, il n’y aurait que discipline et dressage.

Le pape, en faisant retentir à la face du monde des paroles sans nuances, lui rend un immense service. En lui parlant ainsi, il prouve son amour. En s’en tenant là, il le respecte. Encore faut-il que, sous l’interdit, les consciences et les instances éthiques du monde soient éveillées et jouent le rôle qui est le leur.

L’interdit, bien sûr, ne suffit pas. D’abord parce qu’il a besoin de toutes les harmoniques des commandements et des conseils… Mais surtout parce qu’il n’est libérateur que s’il retentit au sein d’une relation aimante et bienveillante.

Si des parents n’aiment pas leurs enfants et ne leur font pas sentir, leurs interdits, loin d’ouvrir une liberté, finissent par

la tuer. Si

les enfants sont assuré dans l’amour de leurs parents, les interdits de ceux-ci, même quand ils déroutent douloureusement, ouvrent un chemin de liberté.

Il en est de même de l’Eglise vis-à-vis du monde.

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